Objectif européen de la politique pratiquée par la Banque Centrale Européenne, l’inflation est plus que jamais de retour en France et ses conséquences se ressentent inexorablement sur le pouvoir d’achat des ménages. Mais ce n’est pas le seul facteur qui explique cette consommation en berne.L’inflation à 2,3% en juillet en France
L’année 2018 signe le retour à la hausse de l’inflation, puisque l’indice des prix s’établit à plus de 2,3% par rapport à l’année précédente. Une évolution que la France n’a plu connu depuis septembre 2012, après des années déflationnistes. Cette accélération des prix marque cependant un coup sur pouvoir d’achat des ménages.
Les ménages voient leur budget se dégrader par les frais occasionnés par leurs déplacements. Les prix du carburant ont grimpé, avec des tarifs dans les stations d’essence augmentés de 21,8% sur un an. Le secteur de l’automobile a revalorisé le prix des voitures neuves de 2,3%. Le pouvoir d’achat des ménages se retrouvent fragilisé par des hausses intempestives qui ne finissent dans les transports.
Il en va de même pour les produits de la consommation courante. L’alimentation pèse donc plus fort dans le budget, notamment avec une augmentation des prix de 6,4% pour les produits frais, avec une augmentation globale de 1,9% sur l’ensemble des produits alimentaires.
La pression fiscale n’arrange pas la situation
La baisse du pouvoir d’achat des ménages n’est pas uniquement liée au regain d’inflation. Une corrélation s’établit avec l’impact plus que visible du poids de la fiscalité appliquée sur les ménages depuis début 2017. Les politiques fiscales appliquées par le gouvernement sont très nettement en défaveur des revenus des ménages. En effet, l’augmentation de la CSG n’a pas suffisamment été pondérée par la baisse des cotisations sociales pour les actifs. Les retraités sont encore moins garnis puisqu’ils n’ont eu aucunes compensations sur la CSG. Ces mesures fiscales ont finalement prélevé un surplus de 2,5% sur les revenus des ménages. Les charges appliquées qu’ils subissent vont même bien au-delà, puisque l’augmentation globale s’évalue au totale à 4,5 milliards d’euros.
Quelles perspectives pour le pouvoir d’achat ?
L’inflation ne devrait pas atteindre des records historiques comme vécus en 1980 avec une inflation annuels de 13%. L’accroissement actuel provient surtout du secteur pétrolier avec la hausse du cours du pétrole. L’inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte des produits aux cours les plus volatils, ne connait pas de hausse aussi prononcée. Et l’augmentation des produits de la consommation courante n’est pas assez élevée pour une inflation durable et systémique.
Le matraquage fiscal va quant à lui potentiellement calmer ses foudres pour alléger les conséquences sur le budget des ménages. En effet, la suppression à plusieurs étapes de la taxe d’habitation va sonner comme un soulagement. Une mesure qui devrait donner un coup de pouce pour redynamiser la consommation des ménages.