Après le cinéma, la musique ou encore des petits commerces, c’est au tour de l’immobilier de faire appel au financement participatif. Si ce type de financement fait miroiter des rendements attractifs, toutefois la prudence reste de mise.

Financement participatif de projet immobilier : le principe

Depuis plusieurs mois, force est de remarquer que la finance participative gagne du terrain dans l’immobilier, la plupart des plateformes proposant ce service récoltent des fonds auprès des particuliers dans le but de financer des projets immobiliers.

Le principe est le suivant : des promoteurs immobiliers sélectionnés par la plateforme de la finance participative, font appel aux particuliers afin qu’ils participent au financement de leur programme.

Une fois le programme achevé et les lots vendus, le promoteur se partage les gains avec les particuliers qui ont participé au financement.

La finance participative pour répondre à un double besoin

Dans la conjoncture actuelle, il faut reconnaître que la finance participative réponde à un double besoin.

D’un côté les épargnants, qui cherchent à optimiser leurs placements et de l’autre côté, les promoteurs immobiliers qui ont de plus en plus de mal à trouver les fonds nécessaires pour lancer leurs projets.

Pour la Fédération des promoteurs immobiliers qui est favorable à cette initiative, le manque de financement serait le premier frein à la mise en œuvre de grands projets immobiliers. Elle estime que la finance participative est un moyen innovant pour y faire face.

En fait, pour obtenir un crédit bancaire, le promoteur doit apporter au moins 20 % de la somme sollicitée, sinon la banque n’accepte pas de financer le projet. Dans ce contexte, les promoteurs considèrent la finance participative comme une réelle alternative.

Mise en garde de l’autorité des marchés financiers

Si certaines plateformes de la finance participative font miroiter des rendements pouvant atteindre 10 %, la prudence doit être de mise.

Comme c’est un nouveau système de financement, ces plateformes sont très jeunes et pas toujours gérées par des professionnels de l’immobilier reconnus.

Certes, il n’y a pas eu de recul pour le moment sur des opérations déjà finies permettant de connaître exactement leur rendement, mais les montages juridiques de ce système sont parfois très complexes.

Ce financement est à utiliser avec prudence et modération dans la pierre qui ne garantit en rien un rendement ou une revente rapide.

De son côté, l’autorité des marchés financiers (AMF) oblige ces plateformes à informer clairement sur les risques de perte totale ou partielle des sommes investies par les particuliers.

Elle met également en garde contre les risques d’arnaques. En fait, de plus en plus de sites surfent sur la mode de financement participatif alors qu’ils ne répondent pas aux exigences réglementaires.

L’AMF constate aussi le boom des investissements aux rendements flatteurs via des sociétés en nom collectif (SNC) ou des sociétés en participation (SEP) alors que dans le cadre de ces sociétés, les investisseurs sont responsables et solidaires des dettes de la société sur leur patrimoine personnel.