Dans certains pays de la zone Euros, d’heureux emprunteurs ont vu les taux de leurs crédits immobiliers passer en dessous de zéro. Conséquence, les banques les paient pour rembourser leurs prêts. Qu’en est-il en France ?

En Europe, certains taux variables sont devenus négatifs

Contrairement au taux fixe qui ne change pas, le taux révisable change en fonction de plusieurs paramètres et notamment les principaux taux de la Banque centrale Européenne et de l’Euribor (indice de référence du marché monétaire en zone Euro).

Cependant, depuis plusieurs mois, ces paramètres sont passés en territoire négatif et cela créé des situations inédites dans certains pays Européens.

Désormais en Europe, les coûts de certains emprunts immobiliers sont négatifs, c’est-à-dire qu’ils sont passés en dessous de zéro. Résultat, ce sont les banques qui paient certains emprunteurs pour rembourser leurs crédits. C’est le cas en Belgique et au Danemark.

Dans ces pays, ce sont les emprunteurs de longue date ayant souscrit un crédit immobilier à taux révisable sans limite à la baisse. A savoir qu’il y a 10 ans, très peu de banques se méfiaient des taux d’emprunt négatifs.

Taux négatif : qu’en est-il en France ?

Certes, cette situation ce concernent qu’une poignée d’emprunteurs Belges et Danois, mais les emprunteurs Français ne peuvent pas s’empêcher de se poser la question suivante : avons-nous une chance d’avoir des emprunts immobiliers à taux négatif ?

Un tel scénario parait inimaginable à cause de la quasi-disparition des crédits à coûts variables en France.  Les établissements prêteurs ne proposent plus ce type de financement ou alors à des conditions dissuasives.

Cependant, à regarder de près,  la politique de la BCE rend le scénario plausible. En fait, l’institution de Frankfort s’apprête à proposer aux établissements bancaires d’emprunter à  -0,4 % sur des courtes durées (3 à 4 ans). Avec une telle politique, il deviendra techniquement possible pour une banque Française de proposer des financements immobiliers à taux négatifs à ses clients.

Par ailleurs, les emprunteurs qui ont eu la surprise en début d’année que leurs encours étaient devenus gratuits peuvent espérer des taux négatifs l’année prochaine si l’Euribor continu à baisser.